Publié le 06 jan 2022Lecture 2 min
Cancer visible seulement en échographie
Cécile FARGES, Stéphanie COHEN-ZARADE, Radiologues, Paris
Mme L., 75 ans, se présente pour un dépistage individuel. Elle a l’impression de sentir quelque chose dans le QSE droit. Il n’y a pas d’antécédent néoplasique familial. Elle a reçu un THS pendant 3 ans vers l’âge de 50 ans.
La radiologue ne retient pas d’anomalie objective à l’examen clinique du QSE droit.
La mammographie montre une asymétrie de densité au profit des quadrants externes droits, sans franche modification depuis les clichés précédents, 4 ans avant. Les seins sont de densité type B si l’on considère l’ensemble du cliché, mais de type C dans les QSE.
La tomosynthèse ne retrouve ni distorsion, ni masse individualisable du tissu glandulaire.
L’échographie, d’autant plus attentive dans le QSE droit compte tenu de la sensation décrite par la patiente, met en évidence une masse ovalaire bien limitée polylobée, discrètement irrégulière par endroits, vascularisée, de 17 x 9 mm.
Un cliché en compression localisé est secondairement réalisé, qui confirme l’absence d’anomalie mammographique.
La biopsie retrouve un carcinome canalaire infiltrant de grade 2.
Ce dossier illustre l’importance de l’écoute des patientes, de l’examen clinique, et l’intérêt de l’échographie.
Une échographie est réalisée en cas d’anomalie clinique ou à l’interrogatoire, en cas d’anomalie mammographique ou dans les seins denses.
On considère que les seins classés BIRADS C et D sont denses. Mais cette classification présente une grande variabilité inter- et intraobservateur (> 25 %). Que faut-il considérer pour décider de faire une échographie ? La quantité globale de tissu glandulaire sur le cliché ou la densité de la zone la plus dense ?
Une revue bibliographique peine à trouver des chiffres clairs sur l’apport de l’échographie systématique. Elle dépiste un peu plus de cancers, entraîne davantage de biopsies bénignes, diminue assez nettement les cancers
de l’intervalle par un diagnostic plus précoce que la mammographie.
Les cancers visibles sur l’échographie seule, comme c’est le cas de ce dossier, restent très minoritaires. En revanche en pratique quotidienne, l’échographie va venir confirmer ou infirmer une image mammographique anormale, analyser une zone spécifique plus dense. Elle augmente nettement la confiance diagnostique du radiologue dans l’examen réalisé.
Figure 1. Mammographie de face, surdensité externe à droite.
Figure 2. Mammographie oblique, surdensité à droite, asymétrique, stable.
Figure 3. Échographie.
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