Publié le 21 sep 2010Lecture 3 min
Enceinte avec un psoriasis
Dr Marie-Line Barbet
Les relations entre grossesse et psoriasis ne sont pas univoques.
Il faut tout d’abord rappeler que la grossesse peut être l’occasion de l’émergence de novo de manifestations à type de psoriasis pustuleux (impetigo herpetiformis) survenant généralement au cours du dernier trimestre, et s’amendant en post partum pour récidiver lors des grossesses suivantes. Chez les femmes souffrant d’un psoriasis connu, la grossesse s’accompagne habituellement d’une amélioration de la dermatose suivie fréquemment en post partum d’une rechute ou d’une poussée. Les mécanismes sous jacents à ce profil évolutif ne sont pas clairement élucidés. Enfin, chez les patientes psoriasiques, on note une plus grande fréquence des interruptions spontanées de grossesse, des hypertensions gravidiques, de poids de naissance élevés et de diminution de la sensibilité à l’insuline. Quel topique peut-on prescrire ? Quoi qu’il en soit la prise en charge du psoriasis au cours de la grossesse pose le problème de la toxicité potentielle pour le fœtus des différents traitements disponibles. Et à la question : quel topique peut-on utiliser chez la femme enceinte souffrant de psoriasis, on peut répondre, si l’on suit la communication de L Puig,…seulement les corticoïdes. Ils sont en effet les seuls à avoir prouvé qu’ils n’ont pas d’influence délétère ni sur le déroulement de la grossesse et de l’accouchement, ni sur le nouveau-né, alors qu’il n’existe pas de données spécifiques quant à la tolérance des dérivés de la vitamine D chez la femme enceinte ou allaitante non plus que pour les inhibiteurs de la calcineurine. Par ailleurs, on sait que les topiques à base d’acide salicylique exposent à un passage systémique relativement important. Et quel traitement systémique ? En ce qui concerne les traitements systémiques, on sait que la grossesse est une contre-indication absolue à l’emploi du méthotrexate, des rétinoïdes et de la PUVA thérapie. Pour la ciclosporine, son utilisation peut-être envisagée (pas d’effet tératogène aux doses habituelles mais risque accru de prématurité, d’interruptions de la grossesse et de pré-éclampsie aux doses élevées) dans des cas sévères et sur des durées courtes. Par ailleurs on manque encore de données sur les effets des biothérapies au cours de la grossesse et celles qui sont disponibles émanent de l’expérience en rhumatologie. Enfin, si la PUVA thérapie est contre-indiquée, il n’en va pas de même des UVB à spectre étroit qui semblent être bien tolérés et ne pas présenter de dangers particuliers au cours de la grossesse.
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