Publié le 19 oct 2010Lecture 2 min
Le printemps, saison des amours
Dr Roseline Péluchon
On le dit, et les épidémiologistes l’ont confirmé, les taux de conceptions et de naissances subissent réellement des variations saisonnières. La température et la luminosité seraient responsables d’augmentations ou de diminutions de la fécondité des mammifères. Mais l’on ne s’attend pas forcément à de telles variations quand la grossesse est médicalement assistée.
Une étude a été réalisée au Brésil, sur près de 2 000 patientes candidates à un prélèvement d’ovocytes en vue d’une fécondation par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI). Les patientes étaient réparties en 4 groupes suivant la saison à laquelle le prélèvement était réalisé : hiver (n = 435, 22,5 %), printemps (n = 444, 23,0 %), été (n = 469, 24,2 %) et automne (n = 584, 30,3 %). La comparaison entre les groupes était faite sur le pourcentage d’ovocytes en métaphase II (ovocytes MII) prélevés et d’embryons de haute qualité, le taux de fécondations, d’implantations et de grossesses. Etaient comparés aussi les taux sériques d’œstradiol et, pour évaluer l’efficacité de la réponse ovarienne, la concentration en œstradiol pour le nombre d’ovocytes MII. Les saisons ne semblent pas avoir d’influence sur le nombre d’ovocytes MII, sur celui des embryons de haute qualité ni sur le taux d’implantations ou de grossesses. Le taux de fécondations est par contre significativement plus élevé au printemps que pendant les autres saisons (hiver 67,9 %, printemps 73,5 %, été 68,7 % et automne 69,0 % ; p < 0,01), soit pratiquement 1 fois et demi de plus au printemps (0R = 1,45 ; p < 0,01). Et si le dosage de l’œstradiol est identique dans les 4 groupes, son taux par nombre d’ovocytes MII prélevés est lui aussi significativement plus élevé au printemps (hiver : 235,8, printemps : 282,1, été : 226,1 et automne : 228,7 ; p = 0,030). Selon les auteurs de l’étude, l’allongement de la durée d’ensoleillement au printemps pourrait être associé à une augmentation de l’activité de l’axe hypophyso-ovarien et à une potentialité plus élevée de fécondité. Le printemps pourrait donc être, non seulement une saison propice aux amours, mais aussi favorable aux grossesses médicalement assistées.
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