Publié le 14 juin 2009Lecture 2 min
Insuffisance ovarienne précoce : attention au syndrome métabolique
Dr Roseline Péluchon
L’insuffisance ovarienne précoce touche environ 1 % des femmes de moins de 40 ans. Elle se manifeste par une aménorrhée primitive par dysfonctionnement ovarien, ou par une aménorrhée secondaire avant 40 ans par déplétion prématurée des follicules ovariens. Les dosages sanguins retrouvent une hypo-oestrogénie et une élévation des taux de FSH et LH, signant une aménorrhée hypergonadotrope.
L’infertilité en est la conséquence majeure, mais ne doit pas faire oublier les modifications métaboliques que ce trouble hormonal peut induire, augmentant le risque cardio-vasculaire des patientes. Une étude récente précise ce risque de modifications des paramètres métaboliques chez des patientes atteintes d’insuffisance ovarienne précoce, en l’absence de traitement. Les patientes ont été réparties en 2 groupes en fonction de l’ancienneté de l’aménorrhée. Dans le premier groupe (n=100), les patientes, âgées de 29+/-3 ans sont en aménorrhée depuis 1 à 2 ans. Le deuxième groupe est constitué de patientes âgées de 37 +/- 3 ans, en aménorrhée depuis 8 à 10 ans. Toutes sont en bonne santé par ailleurs, et aucune n’a reçu de traitement pour son insuffisance ovarienne. Une augmentation de la glycémie et du LDL-cholestérol et une diminution du HDL-cholestérol sont retrouvées dans le deuxième groupe, mais ne sont pas statistiquement significatives. Le tour de taille, par contre, augmente significativement, passant de 68 cm à 80 cm. La pression artérielle s’élève aussi d’un groupe à l’autre. En moyenne dans la journée de 115/70 dans le premier groupe, elle est de 130/80 dans le second, alors que pendant la nuit les valeurs sont respectivement de 95/60 à 105/70. Les auteurs concluent que si l’insuffisance ovarienne hypergonadotrope ne s’accompagne pas de syndrome métabolique en début d’évolution, l’absence de traitement favorise l’apparition progressive de modifications métaboliques et une augmentation du risque cardio-vasculaire. Ils préconisent que la prise en charge de ces patientes inclut la surveillance de ces paramètres et prévoit l’instauration d’un traitement au moment adéquat.
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