Publié le 06 aoû 2006Lecture 2 min
Impact de la polyarthrite rhumatoïde sur la sexualité : plus qu’une remarque en bas de page
Dr Dominique-Jean Bouilliez
Amsterdam 23 juin 2006. « Moins de sexe, et ils le regrettent », tel est en substance le message qu’a voulu faire passer Yilva Helland, rhumatologue à l’université de Oslo après avoir enregistré les doléances de patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR).
Pasionaria norvégienne du bien-être des patients souffrant de cette pathologie rhumatismale, elle a souvent constaté que, pour eux, parler de sexualité n’est pas toujours évident, même si certains le font spontanément Rien d’étonnant dès lors qu’elle se soit penchée sur le sujet . Pour obtenir des informations pertinentes, elle a fait parvenir aux 1041 patients recensés dans le registre de la PR à Oslo (78 % de femmes, âge 61,7 ans en moyenne, ancienneté de la maladie 14 ans) un questionnaire sur leur état de santé global, incluant un versant sexologique. Ces personnes devaient en plus apprécier le niveau de leur douleur et de leur fatigue sur une échelle visuelle analogique. Leur bien-être était évalué par l’échelle AIMS2 (Arthritis Impact Measurement Scale) et le questionnaire classique de qualité de vie (HAQ). Le succès de cette démarche a été net puisque 830 personnes ont répondu à la question 15 qui portait sur leur activité sexuelle. Les caractéristiques de ces patients répondeurs sur ce thème sont très proches de celles de l’ensemble du groupe. Seuls, 31 % ont signalé que la maladie n’avait pas eu d’impact sur leur activité sexuelle, et 38 % déclaraient que l’impact avait été mineur. En revanche un patient sur cinq (21 %) le qualifiait de considérable, 7 % allant jusqu’à avouer qu’aucune activité sexuelle n’était plus possible du fait de leur handicap. Ce sont les hommes qui ont signalé le plus grand impact de la maladie sur leur activité sexuelle (OR : 3,34 ; p=0,001). Les autres facteurs conduisant à un moindre confort sexuel sont le faible niveau éducationnel, (mais Yilva Helland avoue que cette variable est difficile à apprécier), l’âge (OR : 1,05 par tranche de 5 ans), la limitation fonctionnelle (principalement au niveau des membres inférieurs) (OR : 2,24), la fatigue (OR : 1,01 par mm d’augmentation à l’échelle visuelle), les conséquences affectives de la maladie, mesurée par le score AIMS2 (OR : 1,34) et l’état de santé global (OR :2,92) (p<0,001 pour tous ces items). Conclusion de l’auteur : « Ne réduisez pas la sexualité à une remarque en bas de page de votre dossier »
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