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Ménopause

Publié le 31 mar 2025Lecture 4 min

Prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques à la ménopause

Catherine FABER, d’après la communication de Lorraine Maitrot‐Mantelet (Paris)

De l’évolution du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) avec l’âge à la prescription du traitement hormonal de la ménopause : état des lieux des connaissances et recommandations.

Il existe peu d’études prospectives multicentriques sur le SOPK en périménopause et à la ménopause, et très peu d’études après la ménopause(1). L’analyse de la littérature actuelle indique que les niveaux de preuve pour les paramètres étudiés sont faibles à modérés et met en évidence la grande hétérogénéité des patentes incluses en termes de critères diagnostiques, de phénotype et d’origine ethnique(1). On sait que les cycles des femmes atteintes de SOPK ont tendance à se régulariser avec l’âge(2) et qu’elles restent fertiles. Leur taux d’AMH diminue au cours du temps, mais il reste proportionnellement plus élevé que chez les femmes‐contrôles ayant une ovulation normale(3). Le diagnostic du SOPK doit être envisagé tout au long de la vie, y compris après la ménopause. Des études épidémiologiques montrent que le risque de cancer de l’endomètre en préménopause est multiplié par quatre, voire plus si l’on exclut les femmes de plus de 54 ans(4). Comme le stipulent les dernières recommandations internationales sur la prise en charge du SOPK(5), la prévention de ce cancer repose sur la régularisation des cycles, le traitement progestatif et le contrôle du poids. Une association entre l’hyperandrogénie et le risque métabolique a aussi été mise en évidence(6). Chez les patientes de plus de 45 ans, le risque de diabète est triplé et celui d’HTA pratiquement doublé par rapport aux femmes plus jeunes(7). Elles ont également un taux d’HDL plus bas et des triglycérides plus élevés. Le SOPK augmente donc à long terme le risque cardiovasculaire (RCV). On ne sait pas précisément s’il est un facteur de risque indépendant ou si ce phénomène est médié par les facteurs de RCV. En revanche, concernant l’impact potentiel du phénotype, il a été montré que l’hyperandrogénie, et non les troubles du cycle, est associée au risque de syndrome métabolique chez les femmes SOPK en périménopause(8). Les femmes SOPK présentent dix fois plus de risque d’avoir un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS)(5) et un risque de dépression multiplié par 2,5(9). Tous deux sont indépendants de l’indice de masse corporel (IMC)(5,10). Dans une étude de suivi sur 15 ans, il est apparu que la prévalence des troubles anxieux et/ou dépressifs chez les patientes avec hyperandrogénie est plus importante que chez celles sans hyperandrogénie à 46 ans(10). Les mécanismes sous‐jacents des symptômes anxio‐dépressifs sont probablement liés à la physiopathologie du SOPK(11). La recherche d’une dépression chez les femmes porteuses d’un SOPK doit être systématique(5). Le SOPK n’a pas d’impact sur l’âge de la ménopause(1). Sur le plan symptomatologique, les patientes ménopausées ont moins de bouffées vasomotrices, mais une plus grande prévalence de la sécheresse vaginale(12). L’hyperandrogénie persiste après la ménopause(1). Il n’y a pas d’augmentation significative du ris que de cancer du sein à cette période(1). Enfin, selon une métaanalyse récente, le surpoids (IMC ≥ 27 kg/m2) semble avoir un effet protecteur contre le risque de fragilité osseuse(13).   En pratique   En période de périménopause, il faut poursuivre la prise en charge hormonale afin de pré venir le cancer de l’endomètre et évaluer le besoin contraceptif. Dans le cadre du traitement antandrogénique, la spironolactone, qui est proposée dans les recommandations(5), constitue une très bonne option. Le risque évoqué de méningiome associé à la spironolactone n’a pas été retrouvé dans l’étude cas‐témoins EPI‐PHARE(14). Le dépistage des facteurs de risque cardiovasculaires doit être poursuivi ou initié s’il n’a pas été réalisé auparavant. Il faut aussi penser à dépister le SAOS avec des outils comme le questionnaire de Berlin(15) ainsi que la dépression(5). À la ménopause, il n’y a pas de contre‐indication au THM sur le seul argument de la présence du SOPK. Ce traitement sera prescrit chez les femmes symptomatiques après une évaluation de la balance bénéfices/risques avec un focus particulier sur le RCV. La poursuite d’une prise en charge multidisciplinaire des patientes au long cours est essentielle. D’après la communication de Lorraine Maitrot‐Mantelet (Paris) lors de la session « Les cas cliniques autour de la ménopause ». Congrès GEMVi, novembre 2024.

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