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Endométriose

Publié le 28 juin 2024Lecture 3 min

Où en est-on du test salivaire en 2024 ?

Hélène JOUBERT, d’après la communication du Dr Sylvain Tassy

Attendu pour le second semestre 2024 en France, le test de dépistage salivaire de l’endométriose Endotest® ciblera les femmes de 18 à 43 ans présentant des symptômes évocateurs de la maladie et dont les examens d’imagerie ne sont pas concluants. Un point sur la situation, après l’avis de la Haute Autorité de santé du 8 janvier 2024 autorisant sous condition l’accès à ce test(1).

Actuellement, «on estime que,sur une évaluation extrêmement approximative, environ 25 % des cœlioscopies à visée diagnostique réalisées dans le cadre d’un bilan d’infertilité ou de douleurs pelviennes disposent d’examens d’imagerie préopératoire imprécis ou incomplets ne montrant pas à l’évidence de lésions endométriosiques», explique le Dr Tassy. Lorsque celles-ci sont superficielles ou minimes, l’imagerie est souvent non concluante ou négative. Dans ce contexte, l’intérêt d’un test simple fondé sur l’ARN salivaire de la patiente (Ziwig Endotest®,start-up lyonnaise) est certain.   ARN, NGS et IA   Cette technologie repose sur trois piliers : – une signature constituée de plus d’une centaine de microARN salivaires spécifiques de l’endométriose, les ARN étant des biomarqueurs fiables de certaines maladies dont l’expression est liée à la fonction cellulaire ; – un séquençage à haut débit (NGS) de nouvelle génération qui permet ensuite d’obtenir une analyse transcriptomique à très grande vitesse ; – enfin, un logiciel d’intelligence artificielle breveté utilisé pour l’analyse des données. Les études publiées pour la plupart en 2022 ont confirmé les performances de ce test, qui est donc scientifiquement validé avec un haut niveau de preuve(2,3). «Ce test salivaire présente toutes les caractéristiques requises pour un test de dépistage : il est non invasif et possède une sensibilité et spécificité correctes, de l’ordre de 95 %(4). Mais sa place exacte dans le parcours médical reste à définir d’autant que son coût, fixé à 1 000 euros, est un problème certain compte tenu de la grande prévalence de cette pathologie.» À ce jour, les femmes de 18 à 43 ans avec des symptômes évocateurs d’endométriose et des imageries non contributives (échographie pelvienne réalisée par un opérateur expérimenté et, si possible, une IRM) sont la population cible de ce test. « Si la symptomatologie est très évocatrice et que l’imagerie ne montre rien de typique, il est alors pertinent de réaliser ce test », indique le spécialiste.   Où en est-on du test salivaire en 2024 ?   Ce test est actuellement disponible dans 17 pays, incluant principalement des pays européens (Grande-Bretagne, Italie, Suisse, Hongrie…) ainsi que l’Arabie saoudite, Israël et les Émirats arabes unis. En France, la disponibilité du test est prévue pour le 2e semestre 2024, voire début 2025. Mais à ce stade de la réflexion, le Dr Tassy entrevoit plusieurs points d’achoppement : «La question se pose de savoir où les patientes pourront réaliser ce test. En effet, les deux seuls centres d’analyses ne seront pas en capacité de traiter une demande aussi forte, et surtout il faudra tenir compte des coûts financiers impliqués. En pratique, la HAS a défini que le dépistage par test salivaire pourrait être réalisé dans 80 centres en cours d’habilitation répartis sur le territoire français, avec une consultation préalable. Ces centres pourraient être ceux étiquetés comme centres de référence pour l’endométriose, ce qui reste à confirmer.» De plus, la distinction entre diagnostic et traitement nécessite une attention particulière. En effet, deux problèmes se posent, poursuit-il. Que faire pour les patientes avec des douleurs évocatrices de lésions endométriosiques mais dont le test salivaire serait négatif ? Comme dans le cas d’une IRM négative se pose la question de l’orientation de ces femmes. Faut-il les prendre en charge dans les centres dédiés ? Autre préoccupation : que proposer aux patientes peu symptomatiques ou à risque génétique qui auront réussi à obtenir un test salivaire, si celui-ci revient positif ? Faudra-t-il les traiter ?   D’après la communication du Dr Sylvain Tassy, «Où en est-on du test salivaire en 2024?», Congrès Endo-NICE, mai 2024.

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