Publié le 15 juin 2006Lecture 2 min
Société Européenne de Contraception. Jamais sans mes règles ?
Dr Jean-Marie Brideron
Istanbul - 9e congrès de la SEC. De nombreuses femmes restent ambivalentes vis-à-vis de leur menstruation chargée d'un fort symbolisme pour beaucoup d'entre elles malgré un inconfort fréquent aussi bien physique que psychologique. Nous disposons actuellement de méthodes contraceptives pouvant altérer voir arrêter, plus ou moins volontairement, la menstruation ou son équivalent, alias hémorragie de privation.
Une équipe suisse sous la direction de Bitzer J. a cherché à savoir ce que des jeunes femmes (n=234) pensaient de leur menstruation et d'une éventuelle suppression volontaire de celle-ci en réalisant une enquête téléphonique. L'attitude par rapport à la menstruation était négative, neutre ou positive dans, respectivement, 41, 41 et 17 % des cas. 64 % se considéraient comme « pas » ou « un peu perturbées » par ce phénomène contre 36 % « beaucoup » ou « sévèrement ». 68 % des femmes interrogées se plaignaient de troubles de l'humeur et d'irritabilité prémenstruelle, et plus de la moitié, de symptômes physiques. 30 % des femmes utilisaient des antalgiques en période menstruelle tandis que 70 % adaptaient leurs comportements à cette phase de leur cycle. Malgré ce jugement plutôt négatif, 45 % des patientes restaient réservées quant au recours à une contraception bloquant le processus menstruel ou son équivalent, en invoquant principalement l'aspect anti-naturel (33 %) du processus, la peur des hormones (27 %) ou du cancer (27 %). Les contraceptions ne modifiant apparemment pas la menstruation sont bien acceptées par ces femmes suisses qui se montraient cependant plus ambiguës devant le risque d'altération potentielle de leur cycle menstruel. L'amélioration de la qualité de vie liée à l'absence de menstruation s'oppose à l'anxiété induite par cette interférence avec un processus jugé comme naturel. Le conseil contraceptif, avec ses éventuelles conséquences menstruelles, doit donc absolument tenir compte de cette ambivalence, variable d'un individu et d'une culture à l'autre. En 2006, et après plus de 50 ans, le coup de génie de Grégory Pincus avec sa posologie 21/7 reste donc toujours d'actualité.
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