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Publié le 18 aoû 2009Lecture 2 min

Schizophrénie et dépression maternelle

Dr Odile Biechler
La schizophrénie est considérée comme un trouble neuro-développemental résultant d’une interaction entre la susceptibilité génétique d’un sujet et des facteurs de risque environnementaux. Une équipe finlandaise a étudié l’association entre une humeur dépressive maternelle au cours de la grossesse et la survenue d’une schizophrénie à l’âge adulte chez l’enfant, en tenant compte du risque familial de psychose.
Dans une cohorte de naissance du nord de la Finlande, les mères de 12 058 enfants ont été interrogées en milieu de grossesse et 13,9 % d’entre elles étaient déprimées. Les enfants ont été suivis pendant 30 ans et un croisement a été effectué avec le registre hospitalier national pour retrouver les cas de psychose chez les participants et chez leurs parents. Le risque familial de psychose était considéré comme un facteur de risque génétique et la dépression maternelle comme un facteur de risque environnemental. L’incidence cumulée de schizophrénie était la plus élevée (7,5 %) chez les enfants qui présentaient un risque familial de psychose et dont la mère avait été déprimée pendant la grossesse : après ajustement pour le sexe et les complications obstétricales, le risque était multiplié par 10,3. Parmi les enfants qui avaient un parent psychotique mais dont la mère n’avait pas présenté de dépression anténatale, 2,3 % étaient devenus schizophrènes, soit un risque multiplié par 2,6. Chez les enfants sans risque familial de psychose, mais avec une dépression maternelle, le risque de schizophrénie n’était pas augmenté. L’humeur dépressive maternelle pendant la grossesse ne semble donc pas constituer par elle-même un facteur de risque de schizophrénie chez l’enfant, mais elle affecte en revanche les sujets à risque de psychose. Ces résultats représentent un exemple d’interaction gène-environnement intervenant dans le développement de la schizophrénie : la dépression maternelle anténatale peut agir comme un facteur de risque additionnel chez des sujets vulnérables présentant une susceptibilité à la schizophrénie.

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