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Publié le 14 avr 2010Lecture 3 min

Les mécanismes d’action moléculaires des facteurs VEGF dans la pré-éclampsie

Dr Stéphanie Bernard
La pré-éclampsie (PE) implique de nombreux tissus et organes ; sa physiopathologie est complexe et met en jeu une dérégulation immunitaire, une diminution de l’invasion endovasculaire trophoblastique, des réactions inflammatoires. En outre, des cytokines angiogéniques et leurs récepteurs entrent en jeu à certains stades du développement de la PE, comme VEGF (vascular endothelial growth factor), TGF-β, leptine, adiponectine ou interleukine-6, qui jouent aussi un rôle dans l’inflammation. On constate dans la PE une augmentation très importante des taux circulants de l’endogline, co-récepteur membranaire du TGF-β et exprimé par le trophoblaste. Dans la famille des VEGF, le récepteur de type 2 (VEGFR-2) est impliqué dans l’angiogenèse (prolifération, vasodilatation, perméabilité, survie et migration des cellules endothéliales). Dans la PE, les formes solubles du VEGFR-2 et 1 sont très augmentées, ce qui entraîne une augmentation de la fixation des cytokines et donc une diminution, voire une absence totale, de la disponibilité des cytokines circulantes, et en conséquence, une angiogenèse défaillante (avec HTA, protéinurie, glomérulopathie).
  Sur des cultures de placenta en hypoxie, on constate une augmentation de la production de VEGF et de ses récepteurs solubles. La production d’endogline, elle, est indépendante de l’hypoxie. L’hypothèse pathogénique de la PE est que la diminution du remodelage vasculaire des artères utérines conduit à une hypoxie, qui entraîne la production de VEGFR par les cellules trophoblastiques et un stress oxydatif, puis une aponécrose syncitiale. Cette dérégulation de l’expression des gènes placentaires se produit 6 mois avant la PE, ce qui renforce l’hypothèse d’une origine placentaire de la maladie. En clinique, on a constaté que le doppler des artères utérines est déjà anormal dès 11-13 semaines de grossesse. En combinaison avec les facteurs maternels (âge, IMC, origine ethnique, ATCD de PE, HTA, méthode de conception) et la pression artérielle moyenne, le risque de PE précoce peut être évalué à 79 %, de PE tardive à 52 % et d’hypertension gestationnelle à 48 %, avec 10 % de faux positifs. En ajoutant les facteurs biologiques - isomères de VEGF - PlGF (placenta growth factor) et PAPPA (pregnancy associated plasma protein A), on peut obtenir une estimation du risque à 93 % de PE précoce, 36 % de PE tardive et 18 % d’hypertension gestationnelle avec 5 % de faux positifs. Enfin, la prise en compte supplémentaire du sEng (endogline soluble) permet une identification de 96,3 % des PE précoces (10 % de faux positifs). C’est la PE précoce qui est essentiellement associée à la morbi-mortalité néonatale et aux complications maternelles tardives. Ces éléments permettent donc de confirmer l’implication de ces facteurs anti-angiogéniques dans la pathogenèse de la PE, et de prédire le risque de celle-ci.

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