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Cancérologie

Publié le 30 mai 2010Lecture 3 min

Les cancers du sein « triple négatifs »

F. MAY-LÉVIN, Ligue nationale contre le Cancer

Les progrès de la biologie moléculaire et des techniques d’analyse génomique ont permis de développer un nouveau champ de connaissances dans l’analyse des tumeurs. En effet, a été ainsi mise en évidence l’expression par la cellule de diverses protéines traduisant des différences d’expression génique. Ainsi sont nées de nouvelles classifications des tumeurs, venant compléter les classifications histologiques. Ces caractéristiques peuvent traduire des différences dans l’agressivité des cellules, et donc avoir une valeur pronostique, ou encore des différences dans la sensibilité des cellules aux différentes thérapeutiques. 

On sait que l’expression des récepteurs hormonaux par les cellules des carcinomes du sein est un outil précieux pour établir la stratégie thérapeutique médicale de ces cancers. Par la suite, la surexpression par 20 % des cancers du sein de la protéine HER2, récepteur de la tyrosine kinase, s’est avérée être un témoin d’une agressivité de la cellule, mais a conduit à un traitement très actif, grâce à l’action de son anticorps spécifique, le trastuzumab ou Herceptine®.   Les sous-groupes des cellules tumorales Divers sous-groupes de cancers du sein ont également été individualisés, qui diffèrent dans leur expression morphologique et biologique. En effet, on distingue deux grands types, en fonction de l’expression par la cellule de cytokératines de types divers : – les cellules du type luminal : de pronostic favorable pour un grand nombre d’entre elles (sous-type A) ; – les cellules de type basal : de pronostic plus sombre. Grâce aux techniques récentes de biologie moléculaire, on a pu montrer que ces différences morphologiques correspondent à des entités biologiques différentes. Les cellules luminales expriment les cytokératines 8/18 et les basales les cytokératines 5/6 et 17. Ce sont elles que l’on retrouve en cas de mutation BRCA1. Or, ce gène intervient dans la réparation des cassures d’ADN. De plus, les mutations complexes du gène P53 sont fréquentes.   Une catégorie de plus mauvais pronostic, les CTN Mais c’est plus récemment qu’a été reconnue l’évolution péjorative des cancers du sein dits « triple négatifs ». On appelle « cancers triple négatifs » (CTN) les cancers du sein qui n’expriment ni les récepteurs des estrogènes, ni ceux de la progestérone, pas plus que la protéine HER2. Sur le plan histologique, il s’agit dans 80 % des cas de cellules dites « basal-like ». Les CTN représentent environ 10 à 15 % des cancers du sein. Ce sont des tumeurs agressives, peu différenciées, de grade III. Ils s’observent souvent chez des femmes préménopausées. Leur évolution est sombre, avec une grande fréquence de récidives et dissémination métastatique. Cette gravité est accrue encore du fait d’une résistance aux diverses thérapeutiques : elles ne sont pas sensibles aux traitements hormonaux pas plus qu’au trastuzumab et réagissent mal aux chimiothérapies classiques. Des essais sont en cours avec les sels de platine et les taxanes. Cette agressivité des CTN se retrouve également en cas de métastases cérébrales. Enfin, lors du dernier congrès de l’ASCO, deux communications font état d’essais très préliminaires, avec des résultats positifs encourageants, d’une nouvelle classe thérapeutique, les inhibiteurs de la PARP (poly-ADP ribosylpolymérase), impliquée dans la réparation de l’ADN. Ces essais sont encore parcellaires. Des confirmations plus solides sont nécessaires.

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