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Cancérologie

Publié le 26 mai 2008Lecture 3 min

Le cancer de l’ovaire chez la femme âgée a-t-il des particularités ?

Dr F. May-Levin

Comme la majorité des cancers, le cancer ovarien touche préférentiellement les femmes dans la deuxième partie de la vie, quel que soit l’âge, avec un pic élevé de fréquence entre 70 et 79 ans, tandis que la mortalité est la plus forte après 80 ans.
Longtemps sous-diagnostiquée et peu ou mal traitée, cette pathologie semble toutefois mieux prise en charge. Une équipe d’oncologues fait le point actuel sur la question.

Ce qu’il ressort de cette analyse basée sur la revue de la littérature, c’est que les personnes âgées (plus de 70 ans) bénéficient moins des avancées récentes ayant pour résultat un gain significatif de la survie, dont la médiane est passée durant ces 30 dernières années, de 12 à plus de 40 mois. L’explication de cette « perte de chance » est liée, non pas à des caractéristiques de la tumeur chez la femme âgée, mais aux conditions sociologiques, psychologiques et physiologiques.   Sur le plan physiologique La comorbidité est un facteur très important et l’on sait que, plus que l’âge réel, c’est l’âge physiologique que l’on doit évaluer avant de définir la stratégie thérapeutique : état des fonctions cardiaques, rénales, cérébrales, comorbidités, prises médicamenteuses en cours.   Sur le plan socio-psychologique La surveillance gynécologique est trop souvent négligée dans cette période de la vie, tant du fait des femmes, que de celui des médecins. Ainsi, compte tenu de la fréquence d’un silence symptomatique des tumeurs ovariennes, le diagnostic est le plus souvent porté à une phase déjà évoluée. Enfin, si les spécialistes tendent depuis ces dernières années à mieux prendre en compte les affections malignes des sujets âgés, les traitements sont toutefois souvent trop timides : – la chirurgie initiale, doit être aussi exhaustive que possible, et effectuée par des chirurgiens expérimentés dans ce type d’intervention. Or, au-delà de 75 ans, seules 27 % des femmes bénéficieraient d’une cytoréduction maximale ; – la chimiothérapie de référence des cancers de l’ovaire associe le cis- platine ou le carboplatine au paclitaxel. Mais ce protocole est rarement effectué de façon complète.   En conclusion Il convient de rappeler la nécessité pour tout généraliste et tout gynécologue de rester vigilant dans la prise en charge des femmes, même âgées et de faire accepter un examen gynécologique et déclencher une échographie et même le dosage du Ca 125 dès le moindre soupçon de tumeur ovarienne. Si celle-ci est confirmée, la stratégie thérapeutique doit être élaborée en partenariat avec une équipe spécialisée, qui associera la compétence technique à la connaissance que possède le praticien de la personne elle-même dans sa complexité psychologique et physiologique. Quant aux chercheurs, ils entreprennent de plus en plus d’essais cliniques pour les personnes âgées, ce qui doit permettre de mieux ajuster dans les traitements le rapport bénéfice escompté/ risques possibles.

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