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Gynécologie générale

Publié le 18 oct 2009Lecture 2 min

Dysfonction sexuelle féminine : la testostérone est-elle une solution ?

Dr Dominique-Jean Bouilliez
La dysfonction sexuelle chez la femme est définie comme le manque cohérent ou incohérent, persistant ou récurrent de fantasmes sexuel, pensées ou désirs de réceptivité sexuelle avec absence d’initiatives pour avoir des rapports sexuels, et qui provoque une détresse personnelle ou des difficultés dans les relations interpersonnelles. La dysfonction sexuelle aussi appelée désordre hypo-actif du désir sexuel (Hypoactive Sexual Desire Disorder, HSDD) n’est pas aisée à diagnostiquer. Elle impose un examen gynécologique attentif, partant du principe que pour assurer une sexualité épanouie, deux des conditions nécessaires mais non suffisantes sont le bon fonctionnement organique de la fonction sexuelle et l’absence de déficit hormonal majeur.
Cela dit, la mesure du manque de désir n’est pas évidente car nous disposons de peu de marqueurs à cet effet. De plus, cette mesure doit être documentée en fonction de facteurs biologiques, interpersonnels et psychologiques. A ce titre, il faut évaluer l’impact des déficiences hormonales larvées, d’une dépression masquée ou avouée, de médicaments qui peuvent interférer avec la fonction sexuelle, ainsi que celui des événements psychosociaux extérieurs en tant que facteurs de stress. Enfin, la durée de la relation et l’intensité des sentiments pour le partenaire doivent également être évalués. Ce syndrome peut se produire à tout moment du cycle de vie mais est plus fréquemment diagnostiqué entre 45 et 64 ans selon de récentes études de prévalence américaines. Ces données de prévalence sont cependant très disparates, faisant état de chiffres allant de 5 à 43 % selon les méthodes d’investigation. Rarement exprimée publiquement, elle fait des dégâts au moins aussi importants que son équivalent masculin (hypermédiatisé), à savoir la dysfonction érectile. Pratiquement, outre une hormonothérapie substitutive dont on connaît les limites, plusieurs études ont montré l’intérêt du patch de testostérone qui est en mesure de restaurer des niveaux de testostérone équivalents à ceux d’avant la ménopause. Il permet généralement une amélioration significative de l'activité sexuelle, du désir et de la satisfaction sexuelle, et une réduction de la « détresse de la ménopause ». Reste à déterminer la nécessité d’un soutien psychologique, un réel défi pour le gynécologue en l’absence de règles de conduite claires.

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