Publié le 23 jan 2008Lecture 3 min
Conséquences obstétricales de l’obésité maternelle : un constat alarmant
Dr Julie Perrot
En France, comme dans nombre de pays de par le monde, l’obésité féminine voit sa prévalence aller croissant et, selon les Dr L. Marpeau, H. Roman, A. Diguet et F. Sergent, de la clinique gynécologique et obstétricale du CHU Charles Nicolle (Rouen), « les équipes obstétricales françaises sont à la veille d’affronter une curieuse épidémie de femmes enceintes frappées d’obésité ».
Une fréquence considérablement accrue de toutes les complications possibles L’accent est d’emblée mis sur différentes données alarmantes : la fréquence de toutes les complications possibles, de la conception à la sortie de la maternité, est multipliée par un facteur pouvant atteindre 2 ou 3 chez l’obèse (indice de masse corporelle [IMC], supérieur ou égal à 30) en comparaison d’une population témoin dont l’IMC est inférieur à 30. Obésité et troubles du cycle sont associés, exposant, entre autres, au risque de grossesse diagnostiquée avec retard, de terme imprécis avec ses conséquences propres. En cas d’obésité, le risque de fausse couche précoce apparaît significativement augmenté (odds ratio [OR]=1,2 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,01-1,46 ; p = 0,04). Les risques de spina bifida (OR=2,6 ; IC95 de 1,5 à 4,5), de cardiopathie (OR=1,18 ; IC95 de 1,09 à 1,27), d’omphalocèle (OR=3,3 ; IC95 de 1,0 à 10,3) sont aussi accrus. L’obésité influe sur les taux d’alpha-fœtoprotéine plasmatiques, exposant aux faux positifs en l’absence d’ajustement sur le poids maternel, avec leurs conséquences pour les programmes de dépistage de la trisomie 21, et il pourrait en être de même pour d’autres marqueurs sériques. Des risques accrus d’HTA, de prééclampsie, de diabète et de syndrome d’apnées du sommeil sont également rapportés en cas d’obésité maternelle. En comparaison de témoins ayant un IMC inférieur à 30, les femmes obèses ont un risque d’HTA gravidique multiplié par 2,5, un risque d’éclampsie 1,6 fois plus élevé (ces risques étant encore accrus lorsque l’IMC dépasse 35) ; un risque de diabète gestationnel multiplié par 2,6, voire par 4, lorsque l’IMC est supérieur à 35. Enfin, les taux de césariennes sont plus élevés que dans les populations non obèses, ainsi que les complications qui suivent l’accouchement : abcès de paroi, endométrite, éventration, thromboses veineuses profondes, embolie pulmonaire et hémorragie de la délivrance. En conclusion, différentes « nécessités techniques » sont mises en exergue : « les transformations sociologiques que nous vivons actuellement conduisent à l’accouchement de femmes de plus en plus âgées, menacées d’obésité. Les maternités doivent s’organiser sans tarder pour assurer une prise en charge adaptée de ces femmes, prise en charge qui ne peut à l’évidence relever de la seule compétence des maternité de niveau III. »
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