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Société

Publié le 30 nov 2024Lecture 3 min

Qui sont les nouveaux donneurs de sperme ?

Hélène JOUBERT, d’après la communication du Dr Vincent Puy

La nouvelle loi de bioéthique 2021 (article L. 2143­2) a introduit la notion de don partiellement anonyme permettant aux personnes issues d’un don de gamètes d’accéder, à leur majorité, aux données non identifiantes ainsi qu’à l’identité du tiers donneur. Quel a été son impact sur le recrutement des donneurs de gamètes ?

Une étude multicentri que rétrospective a été menée au sein de la fédération des CECOS. Deux années de référence ont été choisies : 2019, pour refléter la situation avant la pandémie, et 2023, pour observer les effets sous le nouveau régime. Dix‐sept CECOS ont participé. Les variables étudiées incluaient l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC), la parentalité, le célibat, l’origine ethnique, la motivation au don, le type de profession, les causes d’exclusion, ainsi qu’un paramètre de qualité du sperme, le nombre de spermatozoïdes mobiles progressifs (NSMP). L’étude objective une augmentation significative du nombre de candidats au don de sperme, passant de 348 à 610, avec un profil de nouveaux donneurs plus jeunes (35 contre 35,7, p = 0,035). L’IMC reste similaire entre les deux groupes (24 kg/m2). La majorité des candidats n’avaient pas d’enfants au moment de leur don; cette proportion étant encore plus marquée chez les nouveaux donneurs, avec seulement 37,7 % ayant au moins un enfant au début de leur parcours (contre 46,2 en 2029; p = 0,29). Les candidats sont à 48,9 % célibataires (42,1 en 2019, différence non significative). Ils sont majoritairement d’origine caucasienne. On observe une hausse des dons issus de vasectomies (8,2 % en 2023 vs 6,3 % en 2019), d’AMP et des dons directs (87,8 % vs 85,7 %).   66 % de dons spontanés   Les motivations au don sont, dans la plupart des cas, des démarches spontanées (66,3 % en 2023 contre 54,2 % en 2019). Avant 2021, les donneurs étaient souvent recrutés par des couples homme‐femme confrontés à l’infertilité masculine, une situation qui a considérablement diminué avec les nouveaux candidats (passant de 36,1 % à 11,3 %). En revanche, on note une hausse des dons pour des couples de femmes, atteignant 10,7 % (contre 1,3 %). Les campagnes de communication, notamment celles de l’Agence de la biomédecine, ont eu un fort impact avec 44,7 % des candidats recrutés grâce à cette initiative (26,5 % en 2019). Par ailleurs, les nouveaux donneurs incluent plus de professions intellectuelles supérieures et cadres, de professions intermédiaires, d’employés ainsi qu’une proportion accrue d’étudiants par comparaison aux anciens donneurs. Quant aux exclusions, elles ont diminué avec le nouveau régime : seulement 16,2 % contre 31 % auparavant. Il y a moins de révocation pour des raisons de qualité spermatique (10,1 % vs 14,8 %) et moins de pertes de suivi ou d’abandons (12,1 % vs 28,7 %). Malgré une limite liée à l’incomplétude des données, ces résultats préliminaires pointent une tendance chez les candidats à mieux suivre leur parcours et à aller jusqu’au bout de la démarche. Enfin, il n’y a pas eu de différence significative entre ces deux périodes sur le NSMP des dons, qui reste à une médiane de 2,5 millions. En résumé, «les nouveaux donneurs de sperme sont plus jeunes et en grande majorité sans enfant», conclut le Dr Vincent Puy (Hôpital Jean‐Verdier, Bondy) qui présentait cette nouvelle étude de la fédération des CECOS. « Leur motivation est principalement spontanée, ils viennent avec des convictions personnelles. Beaucoup ont été recrutés via des campagnes médiatiques mais également grâce à une sensibilisation dans leur entourage ou au travail, notamment à travers des projets liés aux couples de femmes. Concernant la proportion notable d’étudiants, celle‐ci pourrait être liée aux efforts de communication des CECOS dans les universités. On constate donc une augmentation du nombre de candidats au don, avec moins d’exclusions. Finalement, la nouvelle loi de bioéthique n’a pas eu d’impact négatif sur le nombre des donneurs. Contrairement à certaines craintes, la loi ne semble pas les en avoir dissuadés. Les candidats que l’on reçoit sont motivés, et les éventuelles réticences autour de la levée partielle de l’anonymat ne se reflètent pas dans les chiffres observés.» D’après la communication du Dr Vincent Puy, «Profiles des nouveaux donneurs», 29es journées de la FFER

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