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Infectiologie

Publié le 28 fév 2024Lecture 4 min

L’impact de l’alimentation sur le risque de vaginose bactérienne

Denise CARO, d’après la communication du Dr Ernesto Castelazo Morales (Mexique)

La vaginose bactérienne est la plus fréquente des dysbioses vaginales. Elle concerne, selon les études, 5 à 70 % des femmes en âge de procréer dans le monde. Ses causes restent peu claires, mais un nombre croissant de travaux mettent en avant le rôle de l’alimentation(1).

La vaginose bactérienne (VB) est responsable d’un environnement inflammatoire potentiellement responsable de problèmes pendant la grossesse (petit poids de naissance, prématurité) et d’un risque accru d’infections à Trichomonas, Chlamydiae trachomatis, Candida et HIV. Elle est caractérisée par un déséquilibre de la flore vaginale avec le remplacement des lactobacilles par des bactéries anaérobie (Gardnerella vaginalis, Mycoplasma hominis, Prevotella) et une élévation du pH vaginal (> 4,5). Elle est asymptomatique dans la moitié des cas et, une fois sur deux, elle récidive dans les 12 mois(1). Outre l’activité sexuelle, d’autres facteurs semblent favoriser le développement d’une VB chez certaines femmes : l’ethnie, l’obésité, le tabagisme, les douches vaginales répétées, la prise récente d’antibiotiques, l’utilisation de dispositifs intra-utérins, la contraception hormonale ou, selon des données récentes, des facteurs nutritionnels(1,2). En effet, un lien a été établi entre la fréquence d’une VB et un statut pauvre en vitamine A, C, D, E et bêtacarotène, un manque de fer, des apports insuffisants en folates et en calcium ainsi qu’une alimentation trop calorique et trop grasse(1,3,4). Toutefois, l’étude du lien entre chaque nutriment pris isolément et la VB ne donnant pas une idée exacte de l’impact de l’alimentation dans sa globalité, plusieurs index ont été développés. Deux concernent la qualité des hydrates de carbone – Glycemic Index (GI, index glycémique) et Glycemic Load (GL, charge glycémique) –, et deux évaluent la qualité générale de l’alimentation – Healthy Eating Index (HEI, index d’alimentation saine) et Natural Nutrient Rich (NNR, alimentation riche en nutriments naturels). À ce jour, aucun ne semble vraiment meilleur qu’un autre(1).   Un régime à haute capacité antioxydante   La GL est associée à une augmentation de la prévalence, la progression et la persistance d’une VB. Il est possible que la consommation chronique d’une alimentation riche en hydrates de carbone affecte la réponse de l’hôte à la colonisation bactérienne, en particulier en créant un stress oxydatif et une altération de la fonction immunitaire favorables à la VB(1). De même, une analyse en cross over chez 104 femmes montre qu’un HEI ainsi qu’une diète riche en fibres sont corrélées à un faible risque de VB(5), tandis qu’une consommation faible de poisson, de germes de blé, de fibres ou d’épinards, tous riches en bétaïne, est associée à un microbiote pauvre en lactobacilles(6). Par ailleurs, dans étude cas-contrôle, 143 femmes avec une VB (d’après les critères d’Amsel) et 151 en bonne santé répondaient à un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires : régime sain ; régime non sain riche en sucres, viande rouge, frites, céréales raffinées, huiles saturées ; régime ovo-végétarien ; régime méditerranéen riche en végétaux, en fibres, avec peu de viande et de sucre (considéré à haute capacité antioxydante). Il ressort de ce travail qu’un régime non sain augmente le risque de VB et qu’une alimentation méditerranéenne tend à le réduire. C’est le régime ovo-végétarien qui est associé au risque le plus bas de VB(7).   L’intérêt des probiotiques   Enfin, selon une métanalyse regroupant 12 essais randomisés et contrôlés, l’administration de probiotiques par voie orale ou vaginale pendant 4 semaines à 6 mois augmente le taux de guérison chez des patientes avec une VB(8). Tandis que l’association probiotique + metronidazole est plus efficace que metronidazole seul(9). « Il existe maintenant un nombre important de données en faveur de l’impact de l’alimentation sur le risque de survenue d’une vaginose bactérienne, a conclu le Dr Ernesto Castelazo Morales (Mexique). Par ordre décroissant d’évidence, une charge glycémique basse, un apport élevé de bétaïne et de fibres, un régime méditerranéen et un régime pauvre en graisses sont associés à une réduction du risque de vaginose bactérienne. En effet, une alimentation saine procure un environnement favorable au développement des lactobacilles dans le vagin, avec un pH bas et une réduction du stress oxydatif. » D’après la communication du Dr Ernesto Castelazo Morales (Mexique), au congrès de la FIGO 2023.

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